La Recherche & Développement (R&D) au service de la qualité de l’eau
Un programme de R&D qui stimule l’intelligence territoriale
Le programme R&D, défini chaque année par Eau de Toulouse Métropole, est articulé autour de projets collaboratifs. A compétences égales, les partenaires locaux sont mobilisés en priorité. Les compétences ou expertises de structures nationales et internationales de pointe, ainsi que les ressources de l’opérateur sont également sollicitées.
Eau potable : sécurité alimentaire et maîtrise des ressources en eau
Dans sa stratégie globale, Eau de Toulouse Métropole a défini les priorités suivantes :
- garantir une eau de qualité,
- préserver durablement nos ressources en eau,
- développer des solutions innovantes pour mieux gérer les réseaux.
Mieux comprendre le réseau pour prévenir les fuites
Ce projet vise à utiliser le modèle hydraulique du réseau d’eau potable pour l'interprétation des phénomènes observés afin de mieux appréhender les incidences des opérations d'exploitation (fermeture vannes, arrêt/ démarrage de pompes, etc.).
In fine, le but est d’améliorer le service de distribution de l’eau potable par la réduction, ou la suppression, des phénomènes qui peuvent déclencher à la longue des fuites, voire des casses sur les canalisations, suite à des variations brutales de pression.
Mieux identifier la présence des micros et nanoparticules de plastiques dans l’eau
Chaque année, la production de produits contenant des plastiques ne cesse d’augmenter. Des particules des micro et nanoplastiques issues de la dégradation de ces produits, se retrouvent inévitablement dans la nature et peuvent toucher aussi bien les milieux aquatiques que les êtres humains.
Eau de Toulouse Métropole a engagé plusieurs actions :
- développer des outils capables de mesurer les nanoplastiques dans l’eau de la Garonne,
- étudier leur présence dans les ressources en eau afin de mieux comprendre la pollution qui atteint la station de production d’eau potable.
Dans les années à venir, une nouvelle étude sera menée pour :
- évaluer l’efficacité des traitements d’eau potable face aux microplastiques,
- analyser si certains matériaux de la chaine de production d’eau potable et des réseaux peuvent eux-mêmes produire des particules.
L’objectif est d’améliorer les connaissances scientifiques et obtenir les premières données fiables sur la présence éventuelle de microplastiques dans l’eau.
Repérer les polluants discrets de nos eaux
Une étude est actuellement menée sur la Garonne et le canal de Saint-Martory afin d’identifier la présence de substances encore peu contrôlées dans l’eau, comme certains médicaments, la caféine, des produits de synthèse du quotidien, des substances illicites ou encore des polluants industriels.
Concrètement, ce travail permet de :
- détecter les nouveaux polluants dits “émergents” dans les ressources en eau grâce à une base de données regroupant plus de 4 000 molécules,
- évaluer l’efficacité des procédés actuels de production d’eau potable pour réduire ou éliminer ces polluants.
Dans les prochaines années, une nouvelle étude sera lancée à l’issue des travaux d’amélioration des filières de traitement des trois usines de production d’eau potable de Toulouse Métropole. Elle permettra de mesurer la capacité des nouvelles installations à éliminer ces nouveaux polluants.
Mieux connaître les cyanobactéries pour préserver le lac de la Ramée
Depuis quelques années, le lac de la Ramée connaît, en été et en automne, des proliférations de cyanobactéries. Celles-ci peuvent dégrader la qualité de l’eau de baignade et poser des problèmes pour la production d’eau potable à l’usine de Tournefeuille.
Pour mieux anticiper ces phénomènes, Toulouse Métropole a lancé un programme de recherche expérimentale. L’objectif est d’identifier les causes et les conditions favorisant le développement des cyanobactéries, afin de mieux comprendre leur dynamique et, à terme, de limiter la formation de ces « blooms » (périodes de prolifération) responsables de pollutions ponctuelles du lac.
Assainissement : Innover pour un service plus durable
La feuille de route en matière de recherche et développement pour l’assainissement a défini trois axes majeurs :
- mesurer et réduire les émissions de gaz à effet de serre,
- améliorer la qualité des eaux de pluie,
- développer de nouvelles solutions pour valoriser les boues issues du traitement des eaux.
Réduire l’empreinte carbone de l’assainissement
Chaque année, Eau de Toulouse Métropole calcule l’empreinte carbone de ses services pour en limiter l’impact sur l’environnement. Aujourd’hui, le service d’assainissement représente à lui seul près des deux tiers des émissions de gaz à effet de serre des services de l’eau et de l’assainissement. Ces émissions proviennent principalement du protoxyde d’azote et du méthane produits lors du traitement biologique des eaux usées.
La principale source est la station de Ginestous-Garonne, qui traite chaque année plus de 43 millions de m³ d’eaux usées. Des mesures précises y ont été réalisées pour repérer les installations les plus émettrices sur la station.
Dans les prochaines années, Eau de Toulouse Métropole mettra en place un suivi en continu des émissions de gaz à effet de serre sur les installations les plus émettrices et développera des actions ciblées pour les réduire, notamment par des ajustements de la conduite de la station.
Limiter l’impact des eaux pluviales sur les milieux naturels
À Toulouse Métropole, le réseau d’assainissement est dit séparatif : les eaux usées et les eaux de pluie circulent dans des canalisations distinctes, ce qui n’est pas le cas dans la plupart des autres grandes villes françaises. Ainsi, les eaux de pluie sont renvoyées directement vers les milieux naturels, sans passer par une station de traitement des eaux usées.
Ce choix présente plusieurs avantages : il réduit la quantité d’eaux usées à traiter, ce qui permet d’économiser sur la construction et le fonctionnement des stations de traitement des eaux usées. Il limite aussi le risque de rejets d’eaux fortement polluées dans la nature lors des gros épisodes pluvieux.
En revanche, ce choix implique une vigilance particulière : les eaux de pluie peuvent transporter des polluants ou des déchets jusque dans les rivières.
C’est pourquoi Toulouse Métropole souhaite favoriser dans les prochaines années de nouveaux projets pour améliorer la qualité des eaux pluviales rejetées dans les milieux naturels.
Transformer les boues en ressources
Face à la raréfaction de certaines ressources naturelles, les boues issues des stations de traitement des eaux usées peuvent devenir une ressource de demain. En effet, les boues de station de traitement des eaux usées sont riches en phosphore, en azote et en certains métaux.
Dans les prochaines années, Eau de Toulouse Métropole réalisera un travail prospectif autour de solutions technologiques innovantes pour lui permettre de valoriser les matières premières issues de ses boues de traitement des eaux usées.
Et après ?
Un point sur les actions de R&D est établi chaque année dans le rapport annuel sur la qualité du service de l’eau et de l’assainissement d’Eau de Toulouse Métropole.